Image médiatique qui ne préjuge en rien des vrais coupables et des vraies victimes d’une réalité cachée.
Madame, Monsieur,
Pour arrêter et en sortir par le haut.
À la suite des révélations concernant l’affaire Bétharram, le gouvernement a annoncé la création d’une nouvelle instance administrative de contrôle chargée de surveiller les structures accueillant des enfants. Cette décision part d’une bonne intention, mais elle reproduit un schéma désormais inopérant : celui d’un État qui ajoute un étage au mille-feuille administratif, dans l’espoir que des dispositifs centralisés puissent réparer ce que les liens humains défaillants ont laissé faire.
Nous devons dire les choses avec gravité et clarté : les institutions de contrôle échouent non parce qu’elles sont malveillantes, mais parce qu’elles arrivent toujours trop tard, sont trop générales, trop éloignées, trop dépendantes d’une logique procédurale qui ne perçoit jamais la détresse réelle à temps.
Toutes les grandes affaires de maltraitance institutionnelle, que ce soit dans l’Église, dans l’Aide sociale à l’Enfance, dans les internats d’élite, dans les institutions du handicap ou dans les EHPAD et ailleurs ont déjà des structures de contrôle. Mais personne n’est là, au bon endroit, au bon moment, pour entendre ce que les personnes vulnérables et leurs proches ne peuvent pas dire, pour différentes raisons que vous pouvez imaginer.
Ce qu’il faut aujourd’hui, ce n’est pas un système d’inspection supplémentaire, inspiré du modèle administratif d’ici ou de là ou d’un énième « Haut Conseil Théodule ».
Ce qu’il faut, c’est un changement d’organisation en profondeur. Ce qu’il faut, c’est garantir un droit. Le droit, pour chaque personne vulnérable, ici pour chaque enfant, de ne jamais être seule. Le droit d’avoir, dès le plus jeune âge, un cercle restreint de personnes de confiance, stables, admises par celui qui est vulnérable (et idéalement choisies par lui), indépendantes des structures qui l’encadrent, et présentes dans la durée auprès de lui, partout où il est partout où il sera. Une structure qui lui garantit une protection et une défense ultime,sans concessions.
Ce cercle, nous l’appelons cercle de confiance, triade d’autodétermination, ou encore famille sociale étendue (et renforcée). Il s’agit d’une organisation vivante, discrète mais puissante, qui repose sur la présence réelle de quelques personnes fiables, retenues pour leurs qualités humaines, et qui prennent le temps d’écouter, de comprendre, de protéger la personne vulnérable en dehors de tous ce qui se déclare déjà le faire, main sur le cœur.
Cette proposition n’est pas théorique. Elle est formalisée dans le projet de Code de la Solidarité publié par DEDIĈI (voir ici), et déjà expérimentée auprès de situations concrètes de vulnérabilité. Elle vise à compléter et faire basculer la protection des personnes – et notamment des enfants – du côté de la proximité humaine, et non de dispositifs de bientraitance et de bienfaisance aussi respectables soient-ils.
Elle n’exclut pas le rôle de l’État et des institutions: elle exige au contraire que l’État et les institutions garantissent l’existence de cette proximité, la finance, la reconnaisse, mais sans l’enfermer ni la contrôler (soutenir, mais pas tenir).
Aujourd’hui, nous avons une occasion politique : celle de ne pas répondre au drame de l’affaire Bétharram par la seule logique de la réaction bureaucratique et la création d’un nouveau dispositif . Il ne s’agit pas de dénoncer. Il s’agit de proposer une autre voie, ultime. Une voie d’organisation vivante et responsable. Une voie de lien. Une voie de confiance.
Nous sommes à votre disposition pour vous présenter ce que DEDIĈI avance comme proposition pour tout type de vulnérabilité, et vous commenter le texte créateur d’un Code de la Solidarité, ainsi qu’une proposition de constitutionnalisation du droit à un cercle de confiance dès l’enfance ou dès la survenance d’une vulnérabilité.
La personne vulnérable, et ici l’enfant, aura ainsi le droit de connaître cette disposition de “Défense Ultime” et le pouvoir de l’utiliser.
Jean-Luc LEMOINE
Président-fondateur de DEDIĈI