Et si, au lieu d’organiser des réponses ponctuelles, nous construisions ensemble un cadre relationnel pérenne, un filet de confiance tissé pour la vie entière d’une personne vulnérable ? Et si cette organisation reposait non seulement sur des professionnels, mais aussi sur des proches, des bénévoles, des personnes de cœur – ces membres de la solidarité citoyenne – qui font alliance avec les institutions pour ne jamais laisser personne seul ?
Ce n’est pas une utopie. C’est l’intention sans doute profonde de l’APPV, cette version enrichie et ambitieuse de l’assistant de parcours et de projet de vie. Une mission encore trop souvent réduite ou amalgamée à de la coordination de services, mais qui pourrait, si elle se saisit de son véritable potentiel, devenir le pilier d’une révolution douce de l’accompagnement.
Une mission sans condition, sans limite, sans abandon
L’APPV peut être mobilisé sans demande MDPH, gratuitement, à n’importe quel moment, sans durée limitée, inconditionnellement.
Ce caractère inconditionnel en fait un outil potentiellement redoutable et pertinent pour stabiliser les contextes de vie des personnes vulnérables. Ce n’est pas un simple relais, c’est un garant d’environnement protecteur, durable, fluide.
C’est une opportunité unique d’allier les forces citoyennes et institutionnelles.
Concrètement ? Les familles, amis, voisins, bénévoles – ceux qui veillent aujourd’hui sans cadre officiel – pourraient désormais trouver en l’APPV un partenaire, un tiers structurant, un soutien pour se relayer, se renforcer, se formaliser autour d’un objectif : que la personne vulnérable puisse vivre pleinement, choisir librement, évoluer sereinement.
Des cercles de confiance qui s’ancrent dans la durée
Les triades d’autodétermination et cercles de confiance ne sont pas des dispositifs abstraits. Ce sont des familles sociales étendues, des réseaux intimes de vigilance bienveillante, que l’APPV aiderait à faire naître, grandir, s’organiser, et durer.
Et ce sont eux, ces cercles, qui deviendraient les garants de l’autodétermination réelle de la personne vulnérable – pas sur le papier, mais dans la vraie vie.
Pour cela, l’APPV agirait comme catalyseur d’alliances durables :
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Il ferait entrer les citoyens de proximité dans le jeu, sans les épuiser, en les entourant de cadres et d’outils adaptés.
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Il conjuguerait les forces institutionnelles et les élans humains, pour que l’accompagnement ne repose plus sur un seul pilier fragile.
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Il veillerait à la maintenance vivante de ce cercle : repérer les fragilités, anticiper les départs, accueillir de nouveaux membres, relancer l’élan collectif.
Une nouvelle lecture de l’accompagnement : sanctuariser la relation
Autour de chaque personne vulnérable, il y a des figures de confiance prêtes à s’impliquer, mais qui souvent s’interrogent : “Comment faire pour ne pas flancher ? Pour ne pas être seul ? Pour que ça tienne dans le temps, pour que ça fonctionne bien ?”
L’APPV leur répondrait : “Je suis là pour ça.”
Pas pour décider à la place de la personne. Mais pour faire en sorte qu’autour de la personne vulnérable, les bonnes personnes soient là, au bon moment, dans une logique de relais, de soutien, et d’engagement formalisé.
C’est cela que nous appelons “sanctuariser la relation d’accompagnement”. Créer une alliance où les proches, les citoyens de proximité, les institutions, et les professionnels ne se croisent pas par hasard, mais s’allient dans une construction pensée, évolutive, profondément humaine.
Un appel à celles et ceux qui veulent que ça tienne.
Aujourd’hui, des milliers de personnes vulnérables ont besoin d’un cadre relationnel stable pour s’autodéterminer. Pas une prise en charge. Pas une prestation. Un entourage structuré, bienveillant, durable.
Autour d’elles, il y a des parents qui s’épuisent, des amis qui s’inquiètent, des professionnels qui tâtonnent. Et si, tous ensemble, on choisissait de faire alliance ?
Une alliance entre la solidarité citoyenne, généreuse mais souvent isolée, et la solidarité institutionnelle, puissante mais compliquée.
L’APPV serait le trait d’union possible. Il pourrait initier, maintenir, renforcer et sanctuariser ces cercles de confiance qui changent la vie. Il ne décidera pas à la place. Il rendra possible une organisation vivante, collective, humaine, pérenne.
Alors, familles, bénévoles, aidants, professionnels du médico-social, institutions engagées :
Mobilisez sans tarder un APPV.
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Invitez-le à bâtir avec vous une triade de confiance.
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Faites de chaque accompagnement une alliance durable.
Parce que ce que nous cherchons, ce n’est pas juste une solution pour aujourd’hui.
C’est une promesse tenue pour demain.